Le week-end des étoiles

Le week-end dernier était placé sous le signe du 63ème All Star Week End. L’occasion pour la planète NBA de se réunir et de produire un grand spectacle, et surtout l’occasion pour les joueurs de souffler quelques jours et de simplement profiter. Trois jours de fête où les fans peuvent admirer leurs vedettes à l’oeuvre dans différentes activités, concours ou matchs.

Rising Stars Challenge

« DEFENSE ! DEFENSE ! DEFENSE ! » Voilà ce que j’étais en train de scander avec mon plus bel accent anglais tout au long des quarante minutes de la confrontation. Et j’ai eu beau crié, ce n’est jamais arrivé.

Non, non, je suis mauvaise langue. C’est arrivé lors du moment le plus intéressant du match. Quand Kyrie Irving et Brandon Knight se sont chauffés, s’engageant dans une partition de dribbles en un contre un. Duel largement gagné par Kyrie, même si Knight a réussi à placer quelques crossovers dévastateurs. Mais wouah, leur altercation m’a fait me lever de mon canapé, c’était beau un peu de tension dans un match si morne défensivement. Quel handle, quelle classe et quel talent de Irving. Le meneur de Cleveland a marqué de son empreinte le Rising Stars Challenge, tout comme il l’avait fait l’année précédente avec son 8 sur 8 à trois points. Et pour résumer cette superbe séquence du match, rien de mieux que cette démonstration technique d’Uncle Drew. Aux dernières nouvelles, Brandon chercherait encore la balle.

Mais malgré un grand Kyrie (32 points), c’est la team Chuck qui s’est imposée face à la team Shaq sur le score impressionnant de 163 à 135. Grâce notamment à un festival de trois points, pas moins de 17 tirs pour une réussite de 53%. Même les intérieurs Faried, Davis et Vucevic ont ajouté leur pierre à l’édifice avec un tir à trois points pour chacun. C’est pour dire ! Et cela donne un record de points (163) et de points cumulés (298) dans un match du Rising Stars Challenge !

Le MVP du match est Kenneth Faried cumulant un très impressionnant 40 points (18/22 au shoot !) et 10 rebonds.

Kenneth Faried brandissant son trophée de MVP

Comme lors de la précédente édition, les deux dernières minutes du match se sont transformées en un concours de dunk. Pas très flamboyant d’ailleurs, quelques dunks banals, beaucoup de ratés. Très loin du gracieux « behind the back » de John Wall l’année passée.

En somme, un évènement plaisant à regarder avec une bonne humeur qui règne, beaucoup de points et donc beaucoup de spectacle. Et le duel entre les deux meneurs est venu ajouter un grain de folie.

Shooting Stars

Pour ce qui est du Shooting Stars (concours opposant des équipes composées d’un basketteur professionnel, d’une basketteuse professionnelle et d’une légende du basket, devant shooter à différents endroits du terrain), je ne ferais qu’un seul commentaire. Je n’aurais jamais cru voir un homme shooter du milieu du terrain avec une gestuelle de jumpshoot normale, comme quand toi, basketteur lambda, tu shootes à deux mètres du panier. Et pourtant, Brook Lopez le fait, les joueurs NBA sont de vrais aliens.

Skills Challenge

Ce concours oppose chaque année plusieurs meneurs dans une épreuve mêlant shoot, dribble et passe. Un parcours technique à accomplir le plus vite possible, et cette année celui qui s’est débrouillé le mieux dans cet exercice est le rookie de Portland, Damian Lillard. Malheureusement pour notre Tony Parker national, il signe l’avant dernier temps et laisse donc échapper son titre.

On notera également le lay-up raté de Jeff Teague, ce qui lui vaudra le pire temps de l’épreuve. Même moi je l’aurais mis, tu te rends compte ?

Three-point contest

Un concours muni d’un très beau casting, mis à part Paul George. Je me suis vraiment demandé ce qu’il faisait là d’ailleurs, j’ai beau l’apprécié, il ne fait clairement pas partie de la caste des tireurs à trois points. Mais peut être qu’après le Slam Dunk Contest l’année dernière et le concours à trois points cette année, on le retrouvera au Skills Challenge l’année prochaine entouré de meneurs. Prévision du temps de passage au Skills Challenge : 1 minute et 48 secondes, mouahahah. Bon ok, j’arrête d’être méchant. Mais dix malheureux points, c’est tout de même très faible dans ce concours élitiste.

De très grands spécialistes du shoot à trois points étaient présents : Steve Novak, Matt Bonner, Ryan Anderson. Et dans un registre beaucoup plus versatile Kyrie Irving et Stephen Curry faisaient également partie de la fête.

Et dans une finale qui va opposer Matt Bonner à Kyrie Irving, c’est le meneur de Cleveland qui va remporter l’épreuve haut la main avec une démonstration au shoot impressionnante. Un total de 20 shoots qui finissent dans le panier sur 25 tentatives et tout cela en une minute et trente petites secondes. Pour un score final de 23 points qui sonne comme un clin d’œil à sa majesté qui allait fêter ses cinquante ans le lendemain. Une grande performance signée Irving qui surpasse les plus grands shooters à trois points de la ligue, et ça, ce n’est pas rien…

Slam Dunk Contest

Si on voulait se faire une idée de l’issue du concours de dunks, il valait mieux ne pas se fier à mon article précédent. Et pourtant, les trois premiers dunks de l’épreuve annonçaient quelque chose de légendaire. Green massacre le cercle en évitant de justesse d’y cogner sa tête, White nous gratifie de sa spéciale à deux mains depuis la ligne de lancers-francs, et enfin Ross réalise un dunk sublime et techniquement très compliqué.

Bref, une entrée en matière parfaite. Malheureusement, tout va aller de mal en pis dans la deuxième partie du concours. Pour leur second dunk, les habitués de l’exercice se ratent littéralement. White n’arrive pas à passer un windmill de la ligne des lancer-francs qui lui aurait valu un 50 sans objection possible. L’âge diront certains… C’est sûrement vrai, à trente balais on est peut-être moins apte à ce genre de prouesses. Mais je ne suis pas de cet avis, s’il a accepté de participer au concours et s’il était si confiant, c’est qu’il pouvait encore réaliser ses dunks sans aucuns soucis. Il est simplement passé à côté, peut être la pression ?

Puis Green va à son tour essayer un dunk très difficile. Dunker puis rattraper la balle avec l’autre main pour la redunker. Bon… il l’a réussi, mais à la fin du temps imparti et au bout de nombreux échecs lassants. C’est dommage, quand on pense qu’avec ses qualités un simple dunk violent et aérien lui aurait valu une place en finale. Il est peut être allé tenter trop compliqué sans que cela n’en vaille vraiment le coup.

C’est la grosse déception du concours, les deux grands favoris ratent complètement leur prestation. Et c’est énormément de regrets quand on pense au potentiel gâché.

Et contre toute attente après ce mini-drame, Faried, Bledsoe et Ross vont à eux seuls relancer l’intérêt du concours. En chef de file, Ross réalise un dunk « simple », mais son esthétisme inné et son explosivité font la différence. Puis Faried et Bledsoe violentent à leur tour le cercle dans de magnifiques dunks. Un rider contre la planche pour le premier, un windmill arrière pour le second. Mais ces deux malheureux ayant ratés leur premier dunk, ils laissent échapper la place en finale contre Ross à… Jeremy Evans. Jury, je te hais.

Une finale à sens unique, une centaine d’étages séparent Ross et Evans en terme de classe. L’un rend hommage de la plus belle des manières à Vince Carter tandis que l’autre s’amuse à sauter au-dessus de son auto-portrait. Les deux s’opposent en tout, Ross incarne la grâce dans les airs, Evans, lui, est totalement désarticulé dès qu’il décolle du sol.
Terrence nous honorera d’un rider par dessus le fils du créateur de Twitter pour clore le show. Et je vous laisse apprécier le magnifique concours du Raptors.

Malgré la déception des ratés de Green et White, il faut voir le bon côté des choses et se dire que cela a permis l’éclosion d’un grand dunkeur. Terrence Ross. Même si ce concours n’est pas à la hauteur des attentes, il en reste tout de même un super concours, bien supérieur aux précédents opus. Et ça, c’est vraiment une grande satisfaction !

All Star Game

Le match des étoiles. Toutes les grandes stars de la NBA réunis dans un match où le show est le maître mot.
Un All Star Game historique pour nous français, car c’était la première fois qu’il réunissait deux de nos compatriotes. Tony Parker et Joakim Noah.
Le meneur français a comme à son habitude fourni un match timide, mettant tout de même dans le vent la tête de turc de la soirée, Chris bosh, sur un crossover magnifique.
Joakim, lui, a été extraordinaire, le pivot débordait d’énergie. Ne pas défendre ? Il ne connait pas, comme il le dit, il ne peut pas faire les choses à moitié (sinon il fait « de la merde »). Le voir prendre les rebonds avec hargne, s’arracher en défense (dans un évènement qui habituellement ne consacre pas cet aspect là) et surtout remonter les ballons à toute allure avec sa silouhette de longue asperge désarticulée était un réel plaisir. Une attitude qui apparaît comme un vent de fraîcheur dans cet évènement. Aucun doute que l’on aura l’occasion de l’apercevoir à plusieurs reprises au All Star Game avec sa très bonne performance pour une première sélection. Une des belles image de la soirée est d’ailleurs sa défense contre l’intouchable Chris Paul qui résume son bel état d’esprit.

Chris Paul qui sera d’ailleurs le MVP incontestable de la rencontre, affichant une exceptionnelle feuille de stats : 20 points et 15 passes. Performance qui voit son nom s’afficher aux côtés de grand meneur comme Isiah Thomas et Magic Johnson. Distribuant caviars sur caviars pour notre plus grand plaisir, et permettant à Blake Griffin et Durant d’épater la galerie avec des dunks stratosphériques.

Un match serré du début à la fin, ce qui change des autres années. Avec une victoire de l’Ouest, comme les autres années… Mais un affrontement beaucoup plus engagé qu’auparavant, du beau jeu et de l’envie chez (pas tous) les joueurs. Un All Star Game agréable donc.

L’autre belle image de la soirée est le duel entre Kobe Bryant et LeBron James. Sûrement les deux meilleurs joueurs actuellement. L’angelinos a effectué une défense exceptionnelle, empêchant LeBron de marquer le moindre point, le privant de toutes alternatives offensives, et effectuant deux contres (dont un monstrueux). Le genre de duel, à l’instar de celui Knight vs. Irving l’avant veille, qui anime la soirée et donne un tout autre intérêt à la rencontre. Mais vu que je suis taquin (et que je sais que tu me lis Kobe), pourquoi n’as-tu pas défendu comme ça sur LeBron durant vos confrontations en saison régulière ?

Personnellement, j’ai passé un super week-end. Un très bel évènement à mon goût. Du grand spectacle et du divertissement avec comme acteurs principaux nos joueurs fétiches, que demander de plus ? Au final, le All Star Week-End, c’est simplement prendre du bon temps en voyant nos idoles s’amuser et faire le show, et je ne comprendrai jamais ceux qui le critiquent de façon si virulente. Juste trois mots à dire : just have fun. C’est un évènement pour notre plaisir, et également une aubaine pour mettre les querelles et prises de têtes de la saison de côté.
Sur ce, je vous laisse, j’ai quelques heures de sommeil à rattraper moi..!


All Star Game 2013 ou la renaissance du concours de dunks ?

Slam Dunk Contest 2013

La liste des participants au concours de dunks est tombée il y a un peu moins d’une semaine et avec elle est né un doux espoir que ce concours retrouve de sa superbe. Cette dernière décennie a laissé chez les amateurs du concours un goût amer, certains se lassant ou délaissant cette animation. Du fracassage artistique de cercles nous sommes passés aux déguisements, saut de voiture et autres fantaisies. Bien que des dunkeurs de qualité aient défilés, l’épreuve a perdue de son authenticité, polluée par des dunks plus ou moins ridicules. En réalité, ce que le spectateur attend ce n’est qu’un simple tête à tête du joueur avec le cercle, avec comme seul accessoire un ballon. Rien d’autre. Et celui ayant illustré de la plus belle des manières cette vision du concours est sans aucun doute Vince Carter.
Mais le All Star Game 2013 pourrait bien faire renaitre de ses cendres cette institution de la NBA. En effet, dans la liste des participants, deux noms ressortent clairement : James White et Gerald Green. Deux extraterrestres capables de faire de l’extraordinaire avec comme seul instrument un ballon. Peuvent-ils à eux seuls relancer l’intérêt du concours de dunks et faire revivre un concours palpitant ?

Je serais tenté de répondre simplement : oui. Il suffit de taper leurs noms dans la barre de recherche de YouTube pour rester bouche bée devant leurs exploits. Avant d’être des basketteurs professionnels, ce sont surtout des athlètes hors du commun. Capables de regarder un cercle de haut et de tirer un lancer-franc en dunkant (c’est pour l’image, ne me tombez pas dessus).

James White c’est tout simplement LE dunkeur professionnel, le meilleur dans ce domaine. Le seul à avoir réalisé des dunks hors normes qu’aucun autre n’avait jamais réalisé avant lui… et certainement qu’aucun autre ne sera près de réaliser après lui. Une aisance dans les airs, de la distance (à sa place je serais déjà allé faire un tour du côté des JO pour une petite épreuve de saut en longueur), de la violence, et surtout une facilité monstrueuse. Jesus marche sur l’eau, James White marche sur l’air. Mais comme des images valent mieux que des mots, je vous laisse admirer.


Je vous avoue que le choix de la vidéo a été difficile entre toutes ses performances inimaginables qui trainent sur YouTube.
Les images parlent d’elles-mêmes, cet homme peut à lui seul faire passer le concours de dunks 2013 pour un concours d’anthologie. Ce bougre décide en plus de nous faire saliver d’impatience avec des déclarations où il tease (non sans modestie) sur ses performances à venir au Slam Dunk Contest.

Vient ensuite un damné de la NBA qui a su rebondir (ahah je suis trop drôle) et retrouver un rôle tout à fait honorable dans une équipe NBA. Gerald Green. Ayant déjà participé à deux concours durant ses premières années dans la ligue, tout le monde connait ses qualités. Il est, à mon avis, le plus grand danger pour White, bien que je place ce dernier en grand favori. Ces deux-là s’étaient déjà affrontés en Russie dans un concours énormissime. Il possède une détente verticale hors du commun, et illumine, pour le plus grand bonheur des fans, les tops ten de la NBA depuis la saison dernière.

Gerald Green discutant avec le panier à l'entrainement

Gerald Green discutant avec le cercle à l’entrainement.

La NBA nous gâte clairement cette année en sélectionnant sûrement les deux meilleurs dunkeurs purs de la ligue. Et c’est un magnifique cadeau au vu des déceptions passées. Ce qui est excitant et intéressant chez ces deux joueurs est leur capacité à faire de l’improbable, du sensationnel, de l’exceptionnel, avec seulement une balle et un panier. Et cela promet pour le concours.

Mais il ne faut pas oublier les autres participants, et j’attribuerai une mention toute particulière à Terrence Ross. Ses dunks sont vraiment d’un grand esthétisme, il possède une certaine classe innée dans les airs et allie ça à une énorme explosivité. Le rookie a clairement une carte à jouer en tant qu’outsider, il pourrait être la belle surprise de ce concours.
Quant à Bledsoe, et malgré sa petite taille, il peut en étonner plus d’un par son explosivité, mais je doute qu’il puisse faire le poids face à ces monstres du dunk. Néanmoins, nul doute que le meneur des Clippers assurera le spectacle.

Terrence Ross sous le maillot des Toronto Raptors

Terrence Ross sous le maillot des Toronto Raptors.

Restent Jeremy Evans et Kenneth Faried. Le premier est le vainqueur du pauvre concours de dunks de l’année passée, bien qu’il soit un bon dunkeur, il manque clairement le petit plus qui pourrait le démarquer des autres.

 Jeremy Evans, vainqueur du concours de dunk 2012
Jeremy Evans, vainqueur du concours de dunks 2012.

Cette sélection, et surtout les deux extraterrestes qui en font partie, possède les moyens de faire renaître le concours de dunks et de faire rêver à nouveau les millions de fans qui seront présents devant leur écran dans quelques jours. Concours qui, ces dernières années, avait perdu le spectaculaire et la recette toute simple qui avaient fait son succès. Et au final, la chose la plus attendue sera le duel titanesque entre Green et White.

Mais nous ne sommes à l’abri de rien, et le flop n’est jamais loin. C’est d’ailleurs pour ça que je n’ai pas encore parlé de Faried… qui a déclaré dernièrement avoir envie de dunker (attention…) avec une boule de bowling (… tadam !). Soit, s’il le souhaite. Mais ça serait poursuivre dans la médiocrité de certains dunks des précédents opus, et surtout cela lui créerait quelques problèmes avec les Rockets en ce qui concerne l’entretien de leur parquet.
Et même si un Kenneth s’amuse à torpiller le parquet à coup de baballes pesant sept kilos, je suis certain que les James White, Gerald Green et autres, seront là pour nous offrir un Slam Dunk Contest digne de ce nom.

Voilà l’ébauche d’un jeune fan optimiste qui, les yeux remplis d’étoiles, espère en prendre plein la vue ce week end !